chi sono Alessio Brandolini
 
che cosa ho scritto

Sette poesie da Il male inconsapevole e
due Poesie della terra
tradotte in francese da
Viviane Ciampi




da Il male inconsapevole

L'action imprévue de l'onde
annule la rigueur du silence
plus semblable à la mort qu'à l'herbe
poussée sur les réverbères des rues.

À la mer les heures s'écoulent mieux
on se recouvre de sel
on met des palmes
en quelques minutes on est hors du désert.
Ainsi l'espace blanc ne finit pas
dans le puits de l'encre
tente de s'allonger vers le sud
enfilant des rêves dans les poches du vent.

La stratégie du sommeil
isolée dans le vide
capturée au harpon
volée aux ténèbres
est notre mémoire
rincée de la rancœur.

Ainsi les images
obsèdent moins
que les roses rouges
brûlées par la douleur.

    L'azione imprevista dell'onda
    annulla la fermezza del silenzio
    più simile alla morte che all'erba
    cresciuta sui lampioni delle strade.

    Al mare le ore procedono meglio
    ci si ricopre di salsedine
    si mettono le pinne
    in pochi minuti si sta fuori dal deserto.
    Così lo spazio bianco non finisce
    nel pozzo dell'inchiostro
    prova ad allungarsi verso il meridione
    a infilare i sogni nelle tasche del vento.

    La strategia del sonno
    isolata nel vuoto
    presa all'arpione
    sottratta alle tenebre
    è la nostra memoria
    ripulita dal rancore.

    Così le immagini
    assillano di meno
    delle rose rosse
    bruciate dal dolore.

    ***
Tous savent ce que j'ignore
ceci est le meilleur côté
de l'inconscience d'agir.
Je hume le vert synthétique
allongé sur le terrain de jeu
pressé par l'étau politique
par la fausse certitude du pouvoir.

Chaleur que délivre
le fait de sentir
le gel entre les doigts.

J'observe les yeux fermés
les angles frénétiques de la bouche
les feuilles lacérées par les épines.
Pour cela je ne saurais mentir
sur la gratitude du regard.
Sans rien dire
les mots creusent les dents
sous la langue et le palais
rafraîchissent la blessure du cou.

Passe l'arc-en-ciel au-dessus de la maison
restent collés à la peau
les yeux-pétales des enfants
qui surpris regardent là-haut.

    Tutti sanno ciò che non so
    questa è la parte migliore
    dell'incoscienza dell'agire.
    Annuso il verde sintetico
    disteso sul campo di gioco
    pressato dalla rovina politica
    dalla falsa certezza del potere.

    Sprigiona calore
    il fatto di sentire
    il gelo tra le dita.

    Osservo con gli occhi chiusi i
    frenetici angoli della bocca le
    foglie lacerate dagli spini.
    Per questo non saprei mentire
    sulla gratitudine dello sguardo.
    Senza dir nulla
    le parole scavano nei denti
    sotto la lingua e il palato
    rinfrescano la ferita sul collo.

    Passa l'arcobaleno sulla casa
    restano incollati alla pelle
    gli occhi-petali dei bambini che
    sorpresi guardano in alto.

    ***
La nuit les papillons
volent sur les roses
s'arrachent les ailes
raturent les couleurs.

Depuis des années ce mur rempli de trous
ne nous reconnaissait.
Les veines gonflées par la chaleur
les bras las et ouverts.
Enrobé de moisi
le vide il fallait le refaire
avec des pierres et de la chaux fraîche
avec du fil à plomb
enroulé autour des mains palmées.

    Al buio le farfalle
    volando sulle rose
    si strappano le ali
    annullano i colori.

    Da anni non ci riconosceva
    quel muro riempito di buchi.
    Le vene gonfie per il caldo
    le braccia stanche e allargate.
    Ricoperto di muffa
    il vuoto occorreva rifarlo
    con pietre e calce fresca
    con il filo di piombo avvolto
    alle mani palmate

    ***
Les collines d'en bas capturent les cheveux
le vignoble te fait sentir plus seul
mais d'une saine et franche solitude.
La rampe qui entoure la terrasse
a la gueule tordue d'un animal frappé
pour être ramené à l'usuelle mansuétude.

Le sommeil ne trompe guère
les heures d'attente et le vent
d'Ombrie s'éboule sur les lèvres.
Je m'enlace au jardin
interne des maisons basses
à cet arbre de laurier
aux petites fleurs blanches
aux feuilles lisses et parfumées.

Je marche dans les ruelles d'Orvieto.
Une marée humaine a envahi
Rome pour les obsèques du pape.
C'est vendredi, 8 avril et il fait froid.

    Afferrano i capelli le colline qui sotto
    i vigneti ti fanno sentire più solo
    ma d'una sana e schietta solitudine.
    La ringhiera che circonda il terrazzo
    ha il muso torto dell'animale bastonato
    per ricondurlo all'ordinaria mansuetudine.

    Il sonno non inganna
    le ore d'attesa e il vento
    umbro frana sulle labbra.
    Mi allaccio al giardino
    interno delle case basse
    a quell'albero d'alloro
    dai piccoli fiori bianchi
    le foglie lisce e profumate.

    Cammino per i vicoli d'Orvieto.
    Una marea di persone ha invaso
    Roma per i funerali del papa.
    È venerdì, 8 aprile e fa freddo.

    ***
Croisement d'ombre
sans queue ni tête.
Souffler et se projeter
au-delà de la collision.
De l'amour on passe
dans la bouche de la haine
de l'absurde détachement.

Reste une trace
qui t'échappe
ainsi avec le temps
l'entente se gâte.

Les rues surgissent ainsi je trébuche dans le voyage
comme des spores qui en moi se répandent telles que le lierre qui enrobe
sans tiédeur, déchirent les muscles et vident les veines.
Je voulais t'admirer (la nuit) sans mettre le feu au monde.

    Intreccio d'ombra
    senza testa né coda.
    Fiatare e proiettarsi
    al di là dello scontro.
    Dall'amore si passa
    nella bocca dell'odio
    dell'assurdo distacco.

    Resta una traccia
    che tu non vedi
    così con il tempo
    l'intesa si sfalda.

    Assalgono le strade per questo inciampo nel viaggio
    come funghi mi crescono dentro a edera che avvolge
    e non scalda, strappano i muscoli e svuotano le vene.
    Volevo ammirarti (al buio) senza dar fuoco al mondo


CE QUE JE NE MÉRITE PAS

En nous il y a les poteaux électriques
et les signaux abattus du froid polaire
tu me tends ta main crochue et je l'attrape
me soulevant à peine sur la pointe des pieds.

Plus haut j'aperçois le sable et la joyeuse
ligne des traces d'oiseaux : L'écriture
sans sommeil, vibrant dans le pourpre des roses
dans les veines qui sur le front éclatent
dans les signes d'abandon, des ronces
et sous le creux des glaciers car je me sers du mal
comme d'une pioche, un marteau-piqueur
je fouille au fond de la chair (la mienne, la nôtre)
j'extirpe le foie, les poumons, le cœur.

                                         Ce qu'il reste des yeux.


    QUELLO CHE NON MERITO

    Dentro di noi ci sono i pali delle luci
    e i segnali abbattuti dal freddo polare
    mi tendi la mano a uncino e io l'afferro
    mi sollevo appena sulla punta dei piedi.

    Più in alto trovo la sabbia e l'allegra
    fila delle orme degli uccelli: la scrittura
    insonne, vibrante nel rosso delle rose
    nelle vene che scoppiano sulla fronte
    nei segni dell'abbandono, delle spine
    e sotto i cavi ghiacci perché uso il male
    come un piccone, un martello pneumatico
    vado a fondo nella carne (la mia, la nostra)
    porto via il fegato, i polmoni, il cuore.

                           Quello che resta degli occhi.


AVEC DU VERRE DANS LES MAINS

Depuis des années je pratique les dimanches comme si de rien n'était
la lumière glisse sous un tapis de feuilles et c'est le gouffre
des souvenirs qui s'enflamment
et puis voici le lundi le mardi le mercredi
et encore et encore. Les attentes, tu sais, ne sont pas
le cimetière qui nous ressemble
dans son éclat de voix
de taches dorées sur la mort
qui passent avec le verre dans les mains
ainsi ma halte est proche
depuis longtemps et admire, donc, les grands phares
les lueurs qui bercent et celles qu'en don ramène la lune.


    CON IL VETRO NELLE MANI

    Sono anni che pratico le domeniche come se nulla fosse
    striscia la luce sotto un tappeto di foglie ed è la voragine
    di ricordi che prendono fuoco
    e poi ecco il lunedì il martedì il mercoledì
    e via discorrendo. Le attese, sai, non sono
    il cimitero che ci assomiglia
    nel suo rumore di voci
    di macchie dorate sulla morte
    passate con il vetro nelle mani
    per questo la mia fermata è pronta
    da un pezzo e ammira, quindi, i grandi fari
    i chiarori che cullano e quelli portati in dono dalla luna.


da Poesie della terra

Parmi les arbres la moisissure
de la bonne éducation
le froid qui courbe
l'azur du ciel
on arrive même à le briser
en fragments de roc
qui deviennent bulldozer
rouleaux compresseurs
qui sans relâche
nivèlent l'horizon
jusque dans les enflures
des branches, des troncs
                        du corps
les boutons enflammés
du ressentiment.
Les doigts nus des pieds
caressent l'herbe
chatouillent les heures
qui là s'écoulent
rapides
puis, lentement
                     reculent.

    Tra gli alberi la muffa
    della buona educazione
    il freddo che piega
    l'azzurro del cielo
    si riesce persino a spezzarlo
    in frammenti di roccia
    che diventano bulldozer
    rulli compressori
    che senza sosta
    livellano l'orizzonte
    persino le escrescenze
    dei rami, dei tronchi
                      del corpo
    i brufoli infiammati
    del malumore.

    Le dita nude dei piedi
    accarezzano l'erba
    fanno il solletico alle ore
    che qui trascorrono
    veloci
    poi, lentamente
                       tornano indietro.

    ***
Presque toujours le fait le plus étrange
a lieu à six heures du matin
en cognant la tête, le bras
contre le clou rouillé
surgit de la caisse
à outils en fer,
la même que celle de mon père.

Un os décharné
allume la nuit
aux larmes du soleil
fait un premier plan.

Alors on n'a
plus rien
de rhétorique
ou de littéraire,
de banalement
profond.

Le printemps aujourd'hui se brise
et balaie l'illusion
d'avoir des montagnes de terre
à étaler sur le pain.

    Quasi sempre il fatto più strano
    accade alle sei del mattino
    battendo la testa, le braccia
    sul chiodo arrugginito
    saltato fuori dalla cassa
    in ferro degli attrezzi,
    la stessa di mio padre.

    Un osso spolpato
    illumina la notte
    al pianto del sole
    fa un primo piano.

    Allora non si ha
    più nulla
    di retorico
    o di letterario,
    di banalmente
    profondo.

    La primavera oggi si spezza
    e spazza via l'illusione
    d'avere montagne di terra
    da stendere sul pane.


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